Elisabeth Borne a prononcĂ© son discours de politique gĂ©nĂ©rale le 6 juillet 2022. Des mots pour ne rien direCâĂ©tait lamentable et politique est un spectacle certes, mais dans lâhĂ©micycle, on a jouĂ© une trĂšs mauvaise piĂšceavec Isabelle LarmatLa politique, câest du théùtre, celui de lâabsurde la plupart du temps ; parfois de la comĂ©die. La parole y est creuse ou folle et la gestuelle dĂ©sordonnĂ©e confine au comique. Le bal est costumĂ©. Ăa nâest pas pour rien quâon parle de scĂšne politique ».Le discours de politique gĂ©nĂ©rale que vient de prononcer Madame Borne, dans un hĂ©micycle chauffĂ© par la NUPES, ne fut pas, hĂ©las, sans me rappeler des moments mĂ©morables avec certaines classes de Seconde et mâa solidement confortĂ©e dans lâidĂ©e dâune théùtre, comme en politique, on travaille la langue. LâeuphĂ©misation est largement utilisĂ©e par les politiciens, diffĂ©rente, on le dĂ©plore, de celle qui prĂ©valait chez MoliĂšre ou Racine moqueuse ou poĂ©tique, elle donnait alors un supplĂ©ment dâĂąme au rĂ©el. LâeuphĂ©misation en politique, elle, rogne les aspĂ©ritĂ©s du monde voire le nie afin dâanesthĂ©sier un peuple rendu par lĂ mĂȘme docile et pĂ©riphrase ou autres procĂ©dĂ©s stylistiques ne servent plus quâĂ travestir la rĂ©alitĂ© en lâarasant mal -voyant », personne Ă mobilitĂ© rĂ©duite » ou en situation de handicap », le jeune », lâindividu connu dĂ©favorablement des services de Police » Couvrez ce sein que je ne saurais voir !On ne se contente pas, avec les mots, de rogner les aspĂ©ritĂ©s du rĂ©el. On va souvent jusquâ Ă sa complĂšte transformation. Ainsi, GĂ©rald Darmanin nâa pas hĂ©sitĂ©, totalement dĂ©pourvu de vergogne, Ă mettre les exactions du stade de France sur le dos des Anglais. Depuis, quand mon fils doit traverser le quartier de la GuillotiĂšre avec des amis, il y en a toujours un pour faire ce qui est devenu la blague du moment Les mecs, sortez vos passeports, on arrive en Angleterre. Ȉ Lire AussiLa gauche dans tous ses Ă©tats sectaire, intolĂ©rante et sans pitiĂ©On constate aussi un recours Ă©hontĂ© Ă lâemphase et Ă lâhyperbole quand il sâagit de terroriser les Français. Emmanuel Macron nous a martelĂ© que nous Ă©tions en guerre » contre ⊠un virus. GĂ©rald Darmanin, encore lui, nâhĂ©site pas Ă clamer LFI et le RN sont nos ennemis. », sâasseyant allĂšgrement, au passage, sur la dĂ©mocratie qui a Ă©lu dĂ©putĂ©s des membres de ces partis. Et bien sĂ»r, on vous passe les tirades enlevĂ©es du sieur MĂ©lenchon qui piaffe sur le pas de la porte de jour, câest Ă une reprĂ©sentation de La Cantatrice chauve » de Ionesco quâon assiste. LâincommunicabilitĂ© donne sa pleine mesure dans un dialogue impossible tandis que la parole dĂ©lirante se dĂ©lite, voir par exemple la scĂšne XI de cette MARTINLe papier câest pourĂ©crire, le chat, câest pour le rat. Le fromage, câest pour SMITHLâautomobile va trĂšs vite, mais la cuisiniĂšre prĂ©-pare mieux les MARTINNe soyez pas dindons, embrassez plutĂŽt le politique sĂ©vit encore la rumeur, telle que nous lâa dĂ©crite Bazile dans Le Barbier deSĂ©ville » de Beaumarchais Acte II scĂšne 8, alors quâil Ă©voque, lui, la MeToo, les accusations, multiples, sont lancĂ©es et propagĂ©es avant mĂȘme que la justice ne les ait avĂ©rĂ©es. Gestes dĂ©placĂ©s, harcĂšlement sexuel voire viol, sont imputĂ©s aux Ă©lus de tous bords. Dâabord un bruit lĂ©ger,rasant le sol comme hirondelle avant lâorage,pianissimo murmure et file, et sĂšme en courant le trait empoisonnĂ©. Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse Ă lâoreille adroitement. Le mal est fait, il germe. Il rampe, il chemine et rinforzando de bouche en bouche il va le diable. Ȉ Lire AussiIl y a des morts qui sont plus belles que la vieAvec le discours de politique gĂ©nĂ©rale du Premier ministre, câest la bataille dâHernani quâon vient de revivre. Les claqueurs de LFI, au sommet de leur forme ont multipliĂ© sifflets et huĂ©es pour faire tomber la piĂšce proposĂ©e par Emmanuel Macron. Ils ont orchestrĂ© un chahut de mauvais goĂ»t quâils ont poursuivi Ă lâextĂ©rieur de lâAssemblĂ©e. Ce fut alors, dans lâesprit du Carnaval, lâenterrement du front rĂ©publicain organisĂ© par une bande de guignols ceints de leur Ă©charpe faut bien en convenir, Ă la dĂ©charge des pitres de LFI, mĂȘme si nous trouvons le procĂ©dĂ© grossier, que la prestation dâĂlisabeth Borne, premier rĂŽle fĂ©minin, fut assez terne. Elle dĂ©bita son texte dâun ton monocorde. Puis, hĂ©raut du compromis, elle donna dâune voix atone des garanties sur des rĂ©formes futures et Ă venir visant Ă satisfaire Ă droite comme Ă gauche ; promit une batterie de consultations programmĂ©es dĂšs septembre ». Jamais, elle ne fit mine dâavoir compris que de lâeau tiĂšde, nous avions la tirade finale oĂč elle revint sur son enfance dâorpheline sauvĂ©e par une RĂ©publique qui lui permit dâinflĂ©chir le cours dâune destinĂ©e tragique fut de nature Ă Ă©galement lâagitation du vibrion qui sâest substituĂ©e chez nos hommes politiques Ă une action que le peuple appelle dĂ©sespĂ©rĂ©ment de ses ministres se font fort de quadriller la France comme une scĂšne de théùtre, multipliant des dĂ©placements mĂ©diatisĂ©s, Ă lâutilitĂ© douteuse. Au cours de pĂ©rĂ©grinations stĂ©riles, ils dispensent gĂ©nĂ©reusement de creuses paroles On condamne fermement » ici. LĂ , on sâinsurge avec force ». LĂ -bas, on affirme que toutes les mesures seront prises pour lutter contre ». Contre quoi ? Peu importe, personne ne sâen souvient un clou chassant lâautre. Cette agitation dĂ©sordonnĂ©e crĂ©e le sentiment, pour celui qui y assiste, que les politiques-acteurs ont perdu tout contrĂŽle de leur action. Ils se contentent de saturer dâun vide sidĂ©ral lâespace oĂč ils Ă©voluent, le remplissant avec ce quâils peuvent. Ainsi fait Ionesco dans sa piĂšce Les Chaises » Ă la fin de la piĂšce, les siĂšges, destinĂ©s Ă dâinvisibles convives, envahissent la scĂšne, jusquâĂ lâencombrer mot enfin sur les costumes qui participent de cette théùtralitĂ©. La NUPES fait ostensiblement dans le dĂ©braillĂ©, sans cravate. BientĂŽt, on nâen doute pas une seconde, sans chemise et sans pantalon, pantalonnade oblige. Le RN, lui, tirĂ© Ă quatre Ă©pingles, est dĂ»ment cravatĂ©, la chemise boutonnĂ©e jusquâau col et le costume sanglĂ©. Il sâagit lĂ , pour le parti de Marine Le Pen, de surjouer une respectabilitĂ© que ses adversaires sâobstinent Ă lui se rĂ©jouisse, le spectacle ne fait que commencer ! Isabelle Larmat, professeur de Lettres Nationale, dĂ©putĂ©s, Marine Le Pen, classique, LittĂ©rature, Opposition, Machiavel, Emmanuel Macron, vote de confiance, la France insoumise, hĂ©micycle, Elisabeth Borne, discours de politique gĂ©nĂ©rale, oeuvres, Rassemblement National, PremiĂšre ministre, Hernani, littĂ©rature classique, NUPES, femme PremiĂšre ministre, Les chaises, Mathilde Panot, La cantatrice chauveThĂ©matiques
Auprogramme : un spectacle mĂȘlant acrobatie et burlesque, avant de laisser place Ă un ballet cycliste et musical. Revivez, comme si vous y Ă©tiez, cette soirĂ©e de rire et de figures virevoltantes.
AprĂšs 27 ans dans les costumes dâElvis, Martin Fontaine tire sa rĂ©vĂ©rence Ă lâautomne. Vingt-sept annĂ©es qui ont passĂ© comme une pinotte », qui lui ont laissĂ© une foule de souvenirs impĂ©rissables et qui lui ont permis de bĂątir une relation unique avec le public quĂ©bĂ©cois. Je nâaurais jamais pensĂ© que ça durerait aussi longtemps, nous a confiĂ© au tĂ©lĂ©phone Martin Fontaine. Il faut dire, par contre, que je suis le genre de gars qui se donne sur scĂšne comme sâil nây avait pas de lendemain. Il nây a pas de petit spectacle, que ce soit dans un centre dâachats ou au Centre VidĂ©otron. » Martin Fontaine a Ă©tĂ© embauchĂ© pour personnifier le King dans la revue musicale Elvis Story aprĂšs une audition, en 1995. Un grand succĂšs qui a durĂ© un peu plus de 10 ans, puis en 2013, le chanteur est reparti de plus belle avec Elvis Experience, reconstitution historique du spectacle quâavait prĂ©sentĂ© Elvis 837 fois Ă Las Vegas entre 1969 et 1976. Câest ce spectacle quâil prĂ©sentera une derniĂšre fois au St-Denis, Ă MontrĂ©al, Ă compter de ce mardi â jour du 45e anniversaire de la mort dâElvis â, puis Ă Trois-RiviĂšres, Ă Saguenay et au Capitole de QuĂ©bec, sa salle fĂ©tiche, en dĂ©cembre. DĂ©solĂ©, votre navigateur ne supporte pas les videos Mais Farewell tour » ou pas, Martin Fontaine a toujours abordĂ© chaque spectacle comme si câĂ©tait le dernier ». Nous, les artistes, on veut toujours jouer. Câest notre passion, notre vie. Si le producteur dĂ©cide dâune fin, moi, tout ce que jâentends, câest âça te tente-tu de faire une autre tournĂ©e ?â. Je nâai pas entendu le mot fin. Jâai dit oui et jâai sautĂ© dans lâaventure. » Martin Fontaine est convaincu quâil y aura toujours un engouement pour cette icĂŽne quâĂ©tait Elvis ». Et il ne dira jamais non si le tĂ©lĂ©phone sonne avec de nouvelles propositions pour des one-shot deals ». Mais il est aussi bien conscient quâĂ 57 ans, il nâest plus vraiment envisageable de donner au-delĂ de 150 reprĂ©sentations par annĂ©e comme avant, avec tout ce que ça exige comme prĂ©paration â chaque soir, il doit subir une transformation qui dure deux heures ! Le personnage que je joue a 20 ans de moins que moi. Lâillusion peut se crĂ©er, mais je ne peux pas partir et dire Ă mes producteurs on sâembarque pour trois ans et on fait le tour⊠Il faudrait continuer la discipline et la rigueur, et ça, câest plus difficile Ă porter. Martin Fontaine Comme la plupart des artistes, Martin Fontaine a peu jouĂ© depuis deux ans et demi Ă cause de la pandĂ©mie. On devait fĂȘter le 25e anniversaire en 2020, on lâa reportĂ© puis annulĂ©. AprĂšs, on a pu le faire Ă lâamphithéùtre Cogeco Trois-RiviĂšres quatre soirs en 2021. Ce sont les vĂ©ritables cĂ©lĂ©brations du 25e avec cette tournĂ©e. On va un peu partout, voir les gens dans leur ville. Comme un cadeau. » PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION Martin Fontaine personnifie Elvis depuis 27 ans. Lors des premiĂšres reprĂ©sentations Ă Gatineau Ă la fin de juillet, lâaccueil a Ă©tĂ© Ă la hauteur. Et remettre lâhabit blanc dâElvis Ă©tait comme retrouver son vieux chum ». On fait une petite ride ensemble, pas trop vite. On va mettre nos Ă©quipements et nos pads comme il faut, on va se protĂ©ger les genoux avant de jouer⊠Pis prends tes vitamines, dors bien, mange bien, et ça va bien aller ! » Bien sĂ»r, la passion donne de lâĂ©nergie, mais il faut aussi Ă©couter son corps. Des fois, je me dis que jâai peut-ĂȘtre sautĂ© un peu trop fort la veille ! », rigole-t-il. Et penser Ă lâavenir en 2018, Martin Fontaine a ouvert le Memphis Cabaret Ă Trois-RiviĂšres, et câest lĂ -dessus quâil va se concentrer au cours des prochaines annĂ©es. Retrouvailles Martin Fontaine a incarnĂ© Elvis plus de 2000 fois depuis 1995, devant 1,8 million de spectateurs dans le monde, dont 900 000 au QuĂ©bec. Quand il repense Ă ces 27 annĂ©es, il revoit tous ces endroits quâil a visitĂ©s et tous ces gens rencontrĂ©s. Mais le highlight de tout ça, câest la visite de Priscilla Ă QuĂ©bec, le 28 juillet 2014. Ensuite, elle mâa emmenĂ© Ă Vegas, mâa prĂ©sentĂ© sa famille. Jâai vĂ©cu des moments fabuleux. » Il y a mĂȘme prĂ©sentĂ© 35 fois Elvis Experience au Westgate Las Vegas Resort & Casino, sur la mĂȘme scĂšne que le King Ă lâĂ©poque. Câest sĂ»r que jâaurais aimĂ© que ça dure longtemps. JâĂ©tais prĂȘt pour trois ans. Mais un autre chemin est arrivĂ©. Martin Fontaine Vegas demeure le summum de sa carriĂšre, tout comme son spectacle au Centre VidĂ©otron en 2017 accompagnĂ© dâun orchestre symphonique. Et le public quĂ©bĂ©cois, qui a fait en sorte que tout a commencĂ© et perdure », occupe bien sĂ»r une place Ă part dans son cĆur. Câest phĂ©nomĂ©nal quâaprĂšs 27 ans, on remplisse encore des salles, quâils viennent partager cette passion pour le bonhomme⊠» Et aussi quand mĂȘme une affection pour lui, non ? Ben, je pense que ça va ensemble. Les gens ont une affection pour le portrait que je rends du bonhomme. Ils sont contents et fiers de tout ce quâon a parcouru ensemble. Il y a un peu de nous quand on va Ă Tokyo, Ă Vegas, quand on rencontre Priscilla. On devient un peu comme un ambassadeur⊠pis jâessaie de nous faire bien paraĂźtre. » Il fait aussi travailler artistes et techniciens quĂ©bĂ©cois, ce qui est non nĂ©gligeable une quarantaine de personnes ont gravitĂ© autour dâElvis ExpĂ©rience et lâont suivi partout en tournĂ©e, hormis quelques musiciens. Câest exceptionnel, et aussi que ça suscite encore un intĂ©rĂȘt. Il faut cĂ©lĂ©brer cette exception, la souligner, la chĂ©rir. Il faut ĂȘtre fier. » Celafait tout juste un mois que la ville dâAmiens a dĂ©ployĂ© la nouvelle mouture du spectacle Chroma. Sâil est encore tĂŽt pour tirer un bilan